27 Août 2020
Dans les rues de Marrakech, en ce mois d’août 2020, se déroule un spectacle plutôt inhabituel. Comme chaque été, la chaleur étouffante plonge Marrakech dans une certaine indolence. L'activité est ralentie et la circulation des véhicules est assez fluide.
Mais cette fois-ci, on sent que quelque chose d'inhabituel s'est produit. Il est 16h10 en ce lundi 24 août 2020, une heure de forte affluence en temps normal. Mais ce jour-là, aucun touriste ne sillonne les rues ni les places de la cité ocre et ses habitants semblent l'avoir désertée.
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La place Jemaa El Fna a été vidée de son traditionnel brouhaha. Les charmeurs de serpents et les dresseurs de singes ont abandonné les lieux. Comme c'est aussi le cas des nombreuses femmes qui proposaient des tatouages au henné.
On n'entend plus ni les flûtes ni les rafales des tambours. Les commerces ont fermé pour la plupart d'entre-eux. Les petits vendeurs d'huile d'argan, les charrettes des vendeurs de pains, de gâteaux ou encore de petites poteries ont disparu. Il reste une immense place désespérément vide.
Sur la photo ci-dessus, on distingue au loin le bâtiment de la poste de la place Jemaa El Fna, et sur la gauche, l'accès à la rue du Prince.
Cette artère commerciale, habituellement bondée de monde, ne propose que quelques rares snacks ouverts. Des vêtements de jogging des vendeurs ambulants sont accrochés aux rideaux de fer des magasins fermés. Les étals de fruits des roulottes de la place sont clos, à de rares exceptions près. Du jamais vu !
Depuis maintenant cinq mois, ce lieu culte de Marrakech, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, offre un paysage étrange où les passants se font rares. La vie économique semble s'être dissoute dans la chaleur estivale. Les températures, qui dépassent allègrement les 45°C en journée, s'ajoutent aux effets du confinement qui a été imposé.
Le battage médiatique ininterrompu autour de l'épidémie de COVID19 a clairement effrayé la population dès le mois de Mars 2020. Bon nombre de résidents ont alors préféré quitter Marrakech.
Si les résidents étrangers sont, pour beaucoup d'entre-eux (mais pas tous !), rentrés dans leur pays d'origine, les familles marocaines ont rejoint leurs maisons de vacances loin de Marrakech ou la famille dans un douar.
Il faut dire que les nouvelles relayées dans les médias n'étaient pas vraiment rassurantes. Dès le 9 mars 2020, deux cas, puis un troisième cas de contamination au COVID19 à Marrakech étaient annoncés. Il s'agissait d'un Français fraîchement arrivé à Marrakech.
Bien que ce dernier ne présente aucun symptôme de la maladie selon les médias marocains, la population de Marrakech venait de prendre conscience que le virus était rentré au Maroc et s'était installé à Marrakech.
La mise en place d'un dispositif de veille et de surveillance épidémiologique par le Ministère de la santé a renforcé l'idée que le Maroc était désormais soumis à un risque épidémiologique non négligeable.
Les images de Wuhan en Chine étaient encore présentes dans les esprits. Le confinement de la Province chinoise de Hubei, le flot des ambulances et les rues désertées à Wuhan ont eu un écho certainement planétaire.
Marrakech, comme beaucoup de villes touchées par l’épidémie, s'est rapidement vidée de ses habitants et la Place Jemaa el Fna, comme la Médina, ont pris cette allure fantomatique jusqu'à aujourd'hui.
Marrakech, Maroc le Jeudi 27 août 2020
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